dimanche 18 septembre 2016

Le Salaire de la peur




Titre: Le Salaire de la peur

Auteur: Georges Arnaud

Pages: 184

Note: 3/5







                                                  

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Synopsis:


Le chômage, la misère et la famine se sont installés dans ce dépotoir du littoral Pacifique.
Un trou sordide et malsain peuplé d'aventuriers et d'alcooliques, avec, au loin, les champs pétrolifères du Guatemala.
Rongés par les fièvres, l'ennui et les drogues, ils attendent, cherchant une improbable porte de sortie.
Leur choix est simple : partir ou crever.
" On embauche d'excellents chauffeurs de camion.
Travail dangereux.
Hauts salaires.
S'adresser au bureau ".
Commence alors, à bord d'un poids lourd chargé de nitroglycérine lancé sur la piste impraticable, cette épopée de l'angoisse pure et de l'absurde immortalisée par le film de Clouzot.
Dans ce combat tragique, sous la loi cruelle de la survie, Georges Arnaud nous montre l'être humain dans sa plus grande nudité morale, celle de la peur et de la mort imminente.

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Chronique:

Qu'est-ce qu'on ne serait pas prêt à faire pour mille dollars cash! Transporter un camion plein de nitroglycérine? Pardi: allons-y! Dans ce bled paumé de l’Amérique du Sud, avec l'ennui comme mot d'ordre, chaque billet est précieux.
En acceptant ce job, Gérard était loin de se douter de l'enfer qu'il allait subir avant de toucher sa prime... s'il la touche un jour.

Ce roman c'est un simple trajet en camion. 16km de peur, de tension, de rage et de douleur. 4 hommes, deux camions. Chaque accélération, chaque freinage, chaque embrayage peut être fatal. La chaleur se mêle au stress, et le cocktail explosif qu'ils transportent ne fera qu'augmenter la tension de ce voyage.

Ce roman est dur. On subit chaque seconde de ce périple, on a peur pour Gérard et Johnny, on a peur de chaque bosse, chaque ni-de-poule, chaque descente, chaque montée... c'est un stress permanent qui rends ce livre particulièrement éprouvant.

Il peut paraître simple; avec un peu moins de 200 pages, l'intrigue peut sembler courte et simpliste.... et elle l'est. Mais ce n'est pas un défaut car le talent de l'auteur est là. Il a rendu cette intrigue simple et banale en un récit d'action éreintant et bouleversant. C'est son apparente simplicité qui fait la force de ce roman, bien plus riche qu'il en a l'air. L'exil, l'exploitation des plus miséreux pour le profit, l'argent à tout prix, la machine vue comme un monstre ou encore la fatalité sont des thèmes finalement bien traités dans ce roman et en deviennent même captivants. L'ensemble est très rythmé, grâce au langage accessible et aux nombreuses scènes d'action.

 Les protagonistes sont des hommes brutaux, qui n'ont qu'une idée en tête: l'argent et la fuite. Tous détestent le patelin dans lequel ils vivent et aspirent à le quitter. Alors ils rivalisent d'inventivité et de machinations pour discréditer les autres et être sûrs de s'offrir une chance de remporter ces fameux mille dollars. Ils sont tous détestables et nous inspirent dégoût et répugnance au premier abord. Mais l'épreuve qu'ils traversent est tellement dure qu'on ne peut s'empêcher de compatir à leur calvaire et de finir par les apprécier. On ne tombe pas en amour fou avec Gérard, c'est sûr, mais on a envie qu'il réussisse, on a envie qu'il survive. Car on ne souhaite à personne de mourir dans de telles conditions.  C'est tout le contexte, l'environnement etc... l'épreuve à relever qui font qu'on finit par s'attacher à eux


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Conclusion:

Un bon roman haletant et court (donc on ne donne pas l'excuse de la longueur pour ne pas le lire merci) avec comme seul petit bémol sa fin trop prévisible pour ma part mais tout de même satisfaisante. J'aurais été déçue qu'il se termine autrement.

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